Retour au blogue
Blogue
12 Juillet 2016

Se donner les moyens de nos ambitions


Nous avons rendu public, la semaine dernière, le résultat des opérations mensuelles au 31 mars 2016. Cette date marque la fin de l’exercice budgétaire 2015-2016 au cours duquel était prévu le retour à l’équilibre budgétaire. Ce premier bilan laisse entrevoir un surplus budgétaire non négligeable dont le niveau exact reste à préciser. Ce résultat demeure en effet préliminaire puisque plusieurs consolidations importantes sont à venir. Toujours est-il que ce résultat, s’il se confirme, constitue une bonne nouvelle, voire une très bonne nouvelle, pour tous les Québécois, et je souhaitais la partager et la commenter.

Il n’est pas surprenant que certains tentent maladroitement de dénaturer cette nouvelle, perdant de vue la distinction que l’on se doit de faire entre la partisannerie et la mauvaise foi. D’aucuns peuvent voir dans ce redressement des finances publiques un accomplissement qu’ils n’ont pu eux même réaliser, étant forcés de repousser deux fois l’échéance du retour à l’équilibre et avouant au passage « ne pas avoir été bons et s’être trompés beaucoup », ce qui a entraîné la décote du Québec. D’autres pensent encore que dépenser plus que ce que l’on gagne constitue une formule gagnante et que l’équilibre budgétaire, auquel pourtant ils tiennent tant, s’obtient par la pensée magique ou en pigeant dans le compte d’épargne de nos enfants.

À quoi devons-nous ce bon résultat?

Il a été obtenu parce que nous avons posé des gestes justes, au bon rythme et surtout au bon moment. Nous avons maintenu une croissance des dépenses raisonnable, supportable, en pensant avant tout à protéger les personnes les plus vulnérables.

Lorsque l’on prend le soin d’analyser les éléments qui ont conduit à ce résultat, on remarque d’abord une croissance importante des revenus que l’on doit à la croissance économique. Grâce à la stabilité et à la confiance retrouvées, et grâce aux gestes que nous avons posés pour la relance de notre économie, les entreprises ont connu une plus forte croissance, elles ont créé davantage de bons emplois, embauché plus de travailleurs (rappelons au passage que près de 100 000 emplois à temps plein ont été créés depuis notre arrivée au gouvernement), ce qui a alimenté la confiance des ménages et favorisé leur consommation. Des entreprises en croissance et plus de personnes ayant de bons emplois, c’est là le cercle vertueux de la croissance économique qui nous a permis de générer davantage de revenus.

Ces résultats sont également dus au respect de la cible des dépenses. Il y a ici un élément important à retenir. Les dépenses du gouvernement sont en croissance. Une croissance responsable, qui respecte la capacité de payer des Québécoises et des Québécois. Une croissance qui nous permet de sortir du cercle vicieux des déficits et de l’augmentation de la dette.

Enfin, certains éléments conjoncturels sont venus compléter le travail, notamment, un service de dette moins élevé en raison de taux d’intérêt qui sont demeurés faibles.

L’exercice paraît simple, mais se rappelant qu’il n’y a eu que huit budgets équilibrés ou en surplus au cours des 30 dernières années au Québec, personne ne peut contester la difficulté à le réaliser et les efforts que tout le monde a dû consentir pour y arriver, mais cela en valait la peine.

Et maintenant?

Le travail n’est pas terminé. Le Québec fait face à plusieurs défis importants, mais nous avons démontré que nous étions capables de les relever et de tenir nos engagements. Le Québec a une population vieillissante et la santé est un secteur dans lequel les défis sont énormes. L’éducation et la formation pour accompagner les Québécois vers les métiers de demain doivent demeurer une priorité absolue. Les défis sont nombreux, mais avec une dette sous contrôle et une marge de manœuvre retrouvée, nous sommes maintenant beaucoup mieux positionnés pour les relever.

Le retour à l’équilibre budgétaire devait nous permettre de réduire le poids de notre dette et le fardeau fiscal. C’est ce que nous avons déjà commencé à faire lors des derniers budgets, par l’intermédiaire des versements au Fonds des générations et des mesures annoncées ou déjà en place pour réduire non seulement le fardeau fiscal des particuliers, mais également celui des PME, afin de créer encore plus d’emplois partout au Québec. Pour les familles de la classe moyenne principalement, ce sont près de 4 milliards de dollars d’allègements fiscaux qui ont déjà été annoncés. Notamment, la taxe santé, déjà réduite cette année, sera complètement supprimée dès l’année prochaine, ce qui représentera un allègement récurrent de près de 800 millions de dollars par année pour plus de 4,7 millions de contribuables. Grâce au redressement de nos finances publiques, nous allons pouvoir poursuivre ces efforts et réaliser nos engagements tout en maintenant le cap sur nos priorités : l’éducation, la santé et l’économie.

Nous allons continuer à travailler ensemble pour définir nos priorités et répondre aux besoins et aux attentes des Québécois pour que tous puissent profiter des retombées de cette bonne nouvelle, qui est le fruit de notre effort collectif.

La critique est facile pour ceux qui ont échoué ou pour ceux qui, privilégiant la théorie plutôt que la pratique, prétendent qu’ils auraient fait mieux. Toujours est-il que nous avons remis la maison en ordre, que le Québec dispose désormais d’une solidité financière enviable et d’une économie forte. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les agences de notation, qui sont unanimes. Cela a d’ailleurs conduit deux d’entre elles à rehausser la perspective du Québec. Standard & Poor’s a notamment souligné que « The ratings reflect our view of Quebec’s strong budgetary performance, strong financial management, and very strong economy ».

Le Québec va mieux, le Québec va bien, mais nous avons de l’ambition, nous voulons et nous allons faire encore mieux. Nous venons de nous redonner les moyens de le faire.

Carlos J. Leitão
Député de Robert-Baldwin, ministre des Finances, président du Conseil du trésor et ministre responsable de l’Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes