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13 Février 2018

Réplique: Un cadre financier solide


En réponse au texte d’opinion de Claude Castonguay publié hier.

Lettre ouverte publiée le 10 février 2018 dans La Presse+.

Il est rare que je prenne l’initiative de réagir par la voix des médias aux lettres ouvertes. Cependant, aujourd’hui, il m’était impossible de ne pas réagir, surtout quand elles proviennent d’une personne aussi respectable que Claude Castonguay, pour qui tous s’entendent de sa contribution pour le Québec.

Tout d’abord, je ne comprends pas à quoi on fait référence quand il est question d’une série de promesses coûteuses. Parle-t-on des investissements additionnels en santé (+4,2 %) ou en éducation (+5,4 %), de notre troisième plan pour sortir plus de 100 000 personnes de la pauvreté ou de l’allégement du fardeau fiscal des familles, notamment issues de la classe moyenne ?

Toutes ces mesures sont en effet des engagements électoraux, mais ce sont ceux que nous avions faits en 2014 et auxquels nous répondons depuis.

Ce ne sont pas des promesses en l’air, mais bien des mesures concrètes en réponse à ces engagements. 

Toutes ces mesures ont été annoncées dans le cadre d’exercices budgétaires rigoureux et bien planifiés. Elles sont aussi et surtout proprement et durablement financées dans le cadre budgétaire et à l’intérieur de notre capacité de payer, comme elles l’ont toujours été, contrairement à celles des partis de l’opposition, qui se multiplient dangereusement.

En aucun cas, contrairement à ce qui est allégué, ces mesures sont financées à partir du Fonds des générations ou celui de la dette. Sur ce point, M. Castonguay, en tout respect, nous étions habitués à plus de rigueur. Il suffit de lire le budget pour le vérifier. Je suis le premier défenseur du Fonds des générations dans une perspective d’équité intergénérationnelle. Ces mesures sont financées de manière responsable, grâce à la croissance économique et à la confiance retrouvée et donc avec les revenus que nous avons, et pas avec l’argent de nos enfants.

Le parti de l’avenir

Pour le reste de votre analyse politique, elle vous appartient, et je laisserai les Québécois juger de sa qualité et déterminer quel est le parti du XXIe siècle, car c’est une question essentielle. Mais, justement, nous sommes en année électorale, et il faut que les Québécois puissent exercer leur jugement en s’appuyant sur de l’information juste et objective. Il est de notre devoir et de notre responsabilité, en tant qu’élus, d’avoir cette éthique et cette volonté d’honnêteté et de transparence envers la population qui sera amenée à faire des choix importants pour son avenir.

Le fait de devoir, avec une fréquence de plus en plus élevée, rétablir (encore) des faits, aussi simples, mais aussi importants que ceux-ci, me préoccupe.

La multiplication d’allégations, ou d’approches démagogiques, est inquiétante, et j’espère sincèrement que cela n’est pas annonciateur du ton de la campagne qui s’en vient, comme nous l’avons malheureusement observé dans d’autres juridictions. Cela ne sert pas la démocratie. Le Québec vaut mieux que ça, et les Québécois méritent mieux que ça.

– Carlos J. Leitão, ministre des Finances