Allocution du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, après l’attentat terroriste au Centre culturel islamique de Québec.
La version prononcée fait foi.
Mesdames, Messieurs,
Chers compatriotes,
Déjà à quelques reprises, je me suis adressé à vous à l’occasion d’attaques terroristes survenues à l’étranger.
À une occasion, en 2016, nous avons ensemble porté le deuil de 6 Québécoises et Québécois tués par des terroristes alors qu’ils étaient engagés dans des actions de solidarité.
Et hier soir c’est ici, dans notre capitale, que l’horreur s’est produite.
Notre capitale si belle, si accueillante, si pacifique.
On le voit bien, personne n’est à l’abri.
Pensons d’abord aux victimes.
Chacune d’entre elles a un nom, une histoire, une famille.
Des familles comme tant d’autres au Québec.
En mon nom et en celui de toute la population québécoise,
Je désire offrir nos plus sincères condoléances.
Je veux également remercier toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés sur le terrain.
Pensons aux Québécois de confession musulmane.
Nos concitoyennes et concitoyens.
Il faut le redire:
Nous sommes tous Québécois.
Le monde entier nous regarde.
C’est le moment, ensemble, de montrer qui nous sommes.
De montrer le meilleur de nous-mêmes.
Des femmes, des hommes qui vivent ensemble.
En français.
Dans ce coin d’Amérique qu’est le Québec.
Ma maison c’est votre maison, comme a écrit Vigneault.
Je veux répéter ici, aujourd’hui,
Que la cause que nous portons,
Celle qui m’anime,
C’est celle d’une société ouverte, confiante.
Une terre d’accueil
Dans laquelle il n’y a qu’un seul niveau de citoyenneté.
Le même pour toutes et pour tous.
Tout le monde
Portera ce discours au cours des prochains jours.
Le défi,
Ce sera de le porter après, avec force et constance.
Les mots prononcés,
Les mots écrits aussi
Ne sont pas anodins.
À nous de les formuler.
À nous de les choisir.
Ils peuvent unir, guérir.
Ou
Diviser et blesser.
À nous de choisir.
Au cours des prochains jours, nous en saurons plus,
Car nous avons besoin de comprendre.
Dans quelques heures, nous marcherons ensemble
Pour exprimer notre rejet de cette violence horrible.
Marchons aussi pour l’amitié,
La compréhension mutuelle,
La fraternité entre les peuples.
Voilà le choix que cette tragédie nous indique.
Je veux que vous sachiez que celui que je fais
À titre de premier ministre du Québec,
De votre premier ministre,
C’est celui de la confiance,
De l’ouverture,
De la citoyenneté vraiment et pleinement partagée
Pour toutes et tous,
Quelle que soit la couleur de notre peau,
Quelles que soient nos croyances,
Ou qui nous aimons.
Chères Québécoises, chers Québécois,
Voilà le Québec dont nous rêvons.
Voilà le Québec que nous choisissons.
Celui qu’ensemble nous ferons grandir.
Notre maison commune,
Celle dont
« La chambre d’amis sera telle
Qu’on viendra des autres saisons
Pour se bâtir à côté d’elle. »
Je vous remercie.