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Québec, le 21 mars 2019. – Le premier ministre François Legault a promis des allégements fiscaux considérables pour la classe moyenne. Force est d’admettre, aujourd’hui, que les contribuables québécois seront déçus. Malgré les marges de manœuvre enviables dont disposait la CAQ, nous avons eu droit à des engagements incomplets et des promesses brisées.
La réforme de la taxe scolaire entraînera une perte de revenus de 900 M$ dans le réseau de l’éducation. Pourtant, le budget ne prévoit qu’un montant de 200 M$ pour compenser la perte de revenus pour nos écoles. Les Québécoises et les Québécois devront patienter jusqu’au prochain budget avant de savoir si le gouvernement a réellement l’intention d’honorer cet engagement.
Pour l’heure, l’abolition graduelle de la contribution additionnelle pour la garde des enfants s’adresse uniquement aux familles les mieux nanties.
Le programme Réno-Vert, qui soutenait financièrement des rénovations écoresponsables, est abandonné. Une décision injustifiée qui frappe directement les familles qui en bénéficiaient.
Des promesses brisées
Depuis des mois, le premier ministre martèle que l’éducation sera la priorité numéro un de son gouvernement. Nous avons la preuve, aujourd’hui, que ce n’est pas le cas. Le ministre des Finances confirme que ce sont seulement 3 000 classes de Maternelle 4 ans qui seront créées et non 5 000 tel que promis en campagne électorale.
En santé, la croissance de dépenses de 5,4 % est loin de pouvoir financer les nouvelles initiatives de la CAQ en plus d’assurer les coûts de système.
Les infirmières et les préposés aux bénéficiaires sont également laissés pour compte. Dans le budget, il n’est nullement question d’étendre les projets-ratio à l’ensemble des régions du Québec et il n’y a aucune mention d’une hausse salariale pour les préposés.
Création de richesse
Le gouvernement bénéficiait d’une situation financière enviable qui lui permettait de passer de la parole aux actes. Le problème est que le premier ministre a tellement promis, que le ministre des Finances a dû saupoudrer les disponibilités financières afin de donner l’illusion de respecter ces nombreux engagements.
Réduire l’écart de richesse entre le Québec et l’Ontario occupe le discours du premier ministre depuis bon nombre d’années. Pourtant, dans son budget, le ministre des Finances anticipe un ralentissement des investissements privés en 2020.
À moyen terme, il y a lieu de se questionner sur le maintien de l’équilibre budgétaire. Cette année, la croissance des dépenses est à la hausse, mais pour les années subséquentes nous observons une décélération importante. Le gouvernement devra choisir entre abandonner des promesses, effectuer des compressions ou encore hausser les taxes et les impôts des contribuables. Aujourd’hui, on se demande bien où est l’effet CAQ.
– Carlos J. Leitão, député de Robert-Baldwin et porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances