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Communiqué de presse
10 Février 2021

Le gouvernement caquiste doit faire preuve d’humanité et revoir le projet de loi sur l’indemnisation des victimes d’actes criminels


Alors que les élus ont commencé hier l’étude détaillée en commission parlementaire du projet de loi n° 84, Loi visant à aider les personnes victimes d’infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement, le Parti libéral du Québec réitère sa demande au gouvernement caquiste d’écouter tous les organismes de défense des victimes, de ne pas agir dans la précipitation et de corriger les nombreux reculs introduits par le projet de loi tel que proposé.

Le consensus est clair : il est temps de revoir le régime d’indemnisation des victimes d’actes criminels. L’opposition officielle est d’accord avec le principe de modernisation. Toutefois, le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, refuse d’écouter les groupes qui sont venus en commission parlementaire et qui se sont exprimés publiquement, notamment les groupes de femmes. Face à ce mur, le premier ministre Legault a été interpellé, mais a démontré la même fermeture que son ministre aux demandes des victimes et des groupes qui les représentent.

Avec le ministre Simon Jolin-Barrette, c’est toujours la même chose : foncer à tête baissée, comme ce fut le cas avec le Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Nous avions espoir que, pour un dossier aussi sensible, le ministre aurait fait preuve d’ouverture. Comme parlementaires, nous avons le devoir d’adopter un projet de loi qui bonifie l’aide aux victimes sans imposer des reculs à certaines d’entre elles. Accompagné de mes collègues, Isabelle Melançon, porte-parole en matière de Condition féminine et Christine St-Pierre ex-vice-présidente de la commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs, nous avons interpellé le ministre à maintes reprises afin qu’il écoute les victimes et les regroupements qui leur viennent en aide. Le premier ministre, François Legault, doit intervenir et demander à son ministre de faire les choses correctement, par respect pour les personnes qui vivront les conséquences de sa réforme.

Marc Tanguay, député de LaFontaine et porte-parole de l’opposition officielle en matière de Justice.

La grande majorité des personnes touchées par le projet de loi du ministre de la Justice sont des femmes victimes de voies de faits ou de crimes à caractères sexuels. Pourtant, ce sont elles qui devront encaisser principalement les impacts négatifs de ce projet de loi. C’est injuste. Quand je vois la CAQ s’entêter à aller de l’avant plutôt que de prendre le temps de bonifier son projet de loi, je me demande vraiment où est la ministre responsable de la Condition féminine, Mme Isabelle Charest. Cautionne-t-elle l’ensemble de ces reculs à l’égard des femmes victimes d’actes criminels ? J’implore le gouvernement caquiste d’écouter les victimes, leurs familles et l’ensemble des groupes qui les accompagnent.

Isabelle Melançon, députée de Verdun et porte-parole de l’opposition officielle en matière de Condition féminine.

Rappelons que Marc Tanguay a participé, au nom du caucus libéral, à un front commun sans précédent vendredi dernier avec des membres des partis d’opposition et de nombreux groupes comme la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, l’Association québécoise Plaidoyer-Victimes et Me Marc Bellemare. De façon unanime, ils ont demandé au ministre Jolin-Barrette d’écouter ce que leur disent les organismes de défense des victimes. M. Éric Boudreault, père de Daphné Huard-Boudreault assassinée par un ex-conjoint violent, a aussi exprimé la même demande dans une lettre ouverte lundi.