Québec, le 9 février 2022 – Après des mois à réclamer et à proposer de réelles solutions pour amenuiser les impacts de la crise du logement au Québec, la porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires municipales et d’habitation, Marie-Claude Nichols, est très critique à l’endroit du nouveau Programme d’habitation abordable du Québec (PHAQ) annoncé la semaine dernière par la ministre de l’Habitation
La ministre, qui n’a jamais accepté d’admettre que le Québec traverse la pire crise du logement des 18 dernières années, a toujours refusé de donner suite aux nombreuses propositions avancées par l’opposition officielle pour aider les Québécoises et les Québécois à se loger dignement et selon leur budget. Ce n’est définitivement pas avec l’annonce de ce nouveau programme que la ministre évitera un pire scénario pour 2022.
La pérennité des logements sociaux et communautaires, en péril
Plus de sept mois après l’épicentre de la plus importante crise du logement qu’ait connu le Québec moderne, la ministre déposait, la semaine dernière, un nouveau programme ne correspondant pas du tout aux attentes des intervenants sur le terrain. En effet, le PHAQ, qui a été créé dans le but de succéder au programme AccèsLogis, met en péril la pérennité du logement social et communautaire au Québec. Le nouveau programme ne définissant pas les critères d’un logement abordable, il ne garantit donc pas la pérennité des logements sociaux et communautaires destinés à celles et ceux qui en ont le plus besoin. Cet aspect a d’ailleurs suscité la grogne des organismes œuvrant sur le terrain, d’autant plus que la plupart d’entre eux n’ont pas été consultés par la ministre dans l’élaboration du nouveau programme, tandis que ceux qui l’ont été se sont vus soumis à des ententes de confidentialité.
Une solution tout sauf moderne
La solution proposée par la ministre est un véritable retour en arrière, son nouveau programme proposant sensiblement la même chose que celui des HLM, lancé en 1949 sous le règne de Duplessis. La solution de l’époque engageait alors les trois paliers de gouvernement dans des ententes sur 35 à 50 ans, dans lesquelles le Québec et les municipalités se répartissaient les coûts de construction (80/20), puis confiaient le mandat de l’exploitation aux Offices d’habitation. Le nouveau programme du gouvernement de la CAQ propose sensiblement la même chose. Une solution d’une autre époque qui est mal adaptée à la réalité d’aujourd’hui.
Un investissement nettement insuffisant
La ministre a réaffirmé, la semaine dernière, l’investissement de 200 millions de dollars pour la construction de 2 200 logements d’ici les cinq prochaines années. Cette somme est nettement insuffisante pour loger les 38 000 ménages qui sont présentement en attente d’un logement social. D’autant plus que cette liste ne cesse de s’allonger en raison de la pénurie de logements au Québec et de la hausse importante des loyers.
« Plutôt que de créer une nouvelle structure, le gouvernement aurait dû moderniser et mieux financer le programme AccèsLogis, qui fait ses preuves depuis 25 ans. Ce n’est pas le temps d’un changement de structure, c’est le temps de passer à l’action pour soutenir rapidement les Québécoises et Québécois qui devront déménager le 1er juillet et qui sont déjà angoissés à l’idée de se retrouver à la rue, car ils ne trouveront pas de logement adapté à leurs besoins et à leur budget ».
– Marie-Claude Nichols, porte-parole en matière d’habitation