Le porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice, André A. Morin, demande que le ministre de la Justice rappelle à l’ordre le premier ministre qui a ouvertement mis en doute l’impartialité des juges de la Cour d’appel du Québec, au Salon bleu, lors de la période de questions du 22 février dernier.
En effet, en réponse à une question sur l’éligibilité des demandeurs d’asile aux services de garde subventionnés, le premier ministre a alors laissé entendre que, parce qu’ils étaient nommés par le gouvernement fédéral, les magistrats de la Cour d’appel pouvaient faire preuve de partialité, ce qui est inacceptable, estime le député libéral de l’Acadie.
Pour Me Morin, non seulement cette attaque en règle du premier ministre envers l’indépendance de la magistrature est condamnable, mais il est aussi aberrant que son ministre de la Justice, qui était assis à ses côtés, par son silence, approuve pareil dénigrement des juges. C’est pourquoi le porte-parole de l’opposition officielle a envoyé une missive directement au ministre caquiste pour le sommer de rappeler à l’ordre son chef.
Il est tout à fait légitime d’être en désaccord avec un jugement rendu par les tribunaux et d’en débattre. C’est le propre de toute démocratie. Toutefois, la ligne entre le sain débat et l’attaque contre nos institutions judiciaires ne devrait jamais être franchie, car elle affaiblit irrémédiablement notre démocratie. C’est malheureusement ce qu’a fait le premier ministre François Legault. Alors qu’il a la responsabilité de favoriser la confiance des Québécois en notre système de justice, le silence du ministre Jolin-Barrette face à cette attaque en règle du premier ministre m’inquiète.
– André A. Morin, député de l’Acadie et porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice