Fière d’annoncer la création de la grande aire protégée des Caribous-Forestier-de-Manouane-Manicouagan qui représente plus de 20 fois l'île de Montréal! #PolQc #Biodiversitéhttps://t.co/RS623rN6FV pic.twitter.com/bJOdDeqPeM
— Isabelle Melançon (@Isamelancon) November 28, 2017
La grande aire protégée des Caribous-Forestiers-de-Manouane-Manicouagan sera créée sur le territoire de la Côte-Nord et du Saguenay-Lac-Saint-Jean, a annoncé aujourd’hui la ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Mme Isabelle Melançon, en présence de différents partenaires locaux, notamment des représentants de la nations innue. Dans une perspective de développement durable, la création de cette aire protégée, où l’on observe les plus hautes densités de caribous forestiers au Québec, permettra d’assurer la protection d’un habitat de haute qualité pour cet animal désigné comme vulnérable depuis 2005.
À terme, cette grande aire protégée se distinguera notamment par sa dimension, répondant aux besoins particuliers du caribou pour assurer sa survie. On parle ici de la création d’une réserve de biodiversité couvrant une superficie spécifique au caribou forestier de l’ordre de 10 200 km2, ce qui représente 21 fois la superficie de l’île de Montréal, sans oublier l’ajout de près de 7 000 km2 au réseau québécois d’aires protégées.
La proportion de territoire protégé du Québec terrestre et d’eau douce (cible de 17 %) atteindra ainsi 11,1 % et celle du territoire du Plan Nord (cible de 20 % en 2020) atteindra 12,4 %, en considérant les projets de réserves de biodiversité projetées déjà annoncés.
Le tiers du territoire qui composera la grande aire protégée est déjà légalement protégé (trois réserves de biodiversité projetées et plusieurs refuges biologiques) et les deux tiers restants sont protégés administrativement par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) au chapitre des activités forestières et minières. La délimitation retenue protège non seulement des secteurs intensivement utilisés par le caribou forestier, mais elle s’est avérée la meilleure de plusieurs options pour réduire au minimum les impacts sur les secteurs forestiers des deux régions concernées.
L’annonce d’aujourd’hui permet également au gouvernement du Québec de répondre à l’une des actions principales de son Plan d’action pour l’aménagement de l’habitat du caribou forestier, lancé en avril 2016 par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. La création d’aires protégées est l’une des trois grandes mesures prévues dans le Plan de rétablissement du caribou forestier au Québec 2013-2023, duquel découle le plan d’action d’avril 2016, une mesure réclamée par tous les groupes environnementaux régionaux et nationaux, ainsi que par les communautés autochtones. Le caribou forestier étant considéré comme une espèce parapluie, la création d’une telle aire protégée revêt une importance particulière, car la protection de son habitat permet aussi la protection de nombreuses espèces associées à la forêt boréale.
Citations :
Chaque jour, la planète perd des espèces en raison de la dégradation de leurs habitats, des changements climatiques, de l’arrivée d’espèces envahissantes et de la pollution, et le phénomène pourrait continuer de s’accélérer. Ainsi, créer des aires protégées pour préserver des écosystèmes essentiels à une multitude d’espèces, mais plus particulièrement à celles qui sont en danger, c’est contribuer à renverser la vapeur. C’est aussi s’assurer que les générations qui vont nous suivre vont également pouvoir jouir de toute la diversité biologique qui fait du Québec et de nos régions des havres uniques dont nous pouvons être fiers. Nous avons cette chance de vivre sur ce vaste territoire qui fait l’envie de bien des populations. Or, le Québec est et continuera d’être un leader en matière de protection de la biodiversité, tout en s’appuyant sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement.
– Isabelle Melançon, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
L’annonce d’aujourd’hui s’inscrit dans le cadre du Plan d’action pour l’aménagement de l’habitat du caribou forestier et vise à poser des gestes concrets pour la protection d’une espèce vulnérable de notre forêt boréale. Cette grande aire protégée représente donc une mesure majeure de ce plan qui permettra de concilier la protection de cet écotype avec l’aménagement durable de nos forêts. Je suis fier d’annoncer que la grande aire protégée interrégionale des Caribous-Forestiers-de-Manouane-Manicouagan n’aura aucun impact sur les emplois du secteur forestier.
– Luc Blanchette, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs
La création de cette aire protégée constitue un pas de plus vers l’atteinte de notre objectif de protéger 20 % du territoire du Plan Nord d’ici 2020. Il s’agit d’un excellent exemple de concertation territoriale, qui nous permet aujourd’hui de poser un geste concret pour conserver la biodiversité au nord du 49e parallèle. L’aire aidera également à protéger l’environnement dans son ensemble : une priorité du Plan Nord.
– Pierre Moreau, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, ministre responsable du Plan Nord et ministre responsable de la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
La grande aire protégée interrégionale des Caribous-Forestiers-de-Manouane-Manicouagan sera un bel exemple de développement durable pour la Côte-Nord et le Saguenay-Lac-Saint-Jean. En effet, grâce à la collaboration de la communauté innue de Pessamit et des élus des deux régions concernées, nous pourrons protéger un territoire d’importance tant au plan de la biodiversité qu’au plan culturel, tout en atténuant au maximum les impacts négatifs sur l’économie de la région, notamment sur le secteur forestier.
– Pierre Arcand, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes, président du Conseil du trésor et ministre responsable de la région de la Côte-Nord
« Le Conseil des Innus de Pessamit accueille favorablement l’annonce d’aujourd’hui. Bien que le processus de consultation du gouvernement soit toujours perfectible, notre communauté souhaite maintenant participer plus activement aux différentes étapes qui mèneront l’aire protégée projetée au statut d’aire protégée permanente qui doit tenir compte des stratégies de planification territoriale souhaitées par la communauté. Il souhaite également être un acteur de premier plan dans la gestion de la future aire protégée en tenant compte du rôle que pourrait tenir d’éventuels gardiens du territoire – démarche soutenue par l’ensemble des communautés de la nation innue. Toutefois, assurons-nous que d’autres actions concrètes seront réalisées dans un avenir rapproché afin d’assurer l’autosuffisance des populations de caribous pour l’ensemble du Nitassinan, y compris la portion sud du territoire. Toute action permettant la poursuite du lien entre l’Innu et le caribou doit guider nos actions, et cela nous oblige tous à demeurer prudents pour la suite. »
– René Simon, chef de Pessamit
Faits saillants :
- La grande aire protégée des Caribous-Forestiers-de-Manouane-Manicouagan protégera des secteurs de grande importance pour le caribou forestier. L’utilisation du territoire par le caribou y a été confirmée par des inventaires récents et la délimitation de l’aire protégée permet d’inclure des habitats de haute qualité pour l’espèce.
- La création d’un réseau d’aires protégées représentatif et l’application de mesures de protection pour les espèces menacées ou vulnérables sont des composantes reconnues de l’aménagement durable des forêts au Québec et au Canada.
- Les nations autochtones des territoires touchés ont été consultées à chacune des étapes de création de l’aire protégée.
- Cette aire protégée n’entrainera aucun impact sur les garanties d’approvisionnement et sur les ventes aux enchères. En effet, les possibilités forestières dans la zone seront notamment compensées par la nouvelle limite territoriale des forêts attribuables.