Avec la mise à jour économique d’aujourd’hui, la CAQ a épuisé le peu de capital de crédibilité qu’il lui restait, constate Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances.En gonflant les revenus anticipés de l’État pour maintenir artificiellement le déficit prévu à 11 G$, le ministre des Finances procède à une opération de maquillage.
Le député libéral de Marguerite-Bourgeoys dénonce la prévision du ministre Éric Girard à l’effet que la croissance économique devrait doubler dans les mois à venir. Alors que l’on anticipe des hausses importantes des tarifs douaniers, c’est plutôt à un ralentissement économique auquel on devrait s’attendre. « Le ministre gonfle les revenus anticipés de l’État par rapport à la moyenne du secteur privé pour maintenir son déficit, et ce, malgré ses importantes coupures. Ce n’est pas crédible. », souligne Frédéric Beauchemin.
De plus, l’exercice confirme noir sur blanc que la CAQ a complètement perdu le contrôle des finances publiques en maintenant son déficit projeté pour la présente année malgré des coupures de près de 2,5 G$. Des coupes qui ont été imposées dans des secteurs névralgiques comme la francisation, les programmes aux PME, les mises à pied chez Investissement Québec. « Une gestion économique irresponsable et alarmante », décrit le porte-parole libéral.
Pour la prochaine année, le ministre caquiste revoit déjà à la hausse le déficit prévu, celui-ci passant de 8,5 G4 à 9,2 G$. C’est donc dire que, d’ici 2026, le poids de la dette grimpera de 38% à 40% du PIB du Québec. Une hausse catastrophique.
En matière de création d’emploi, le gouvernement caquiste rate une fois de plus la cible. La mise à jour économique révèle une baisse de dramatique de 43 800 à seulement 18 700 emplois créés, et ce, toujours sans aucun plan de relancepourtant promis par la CAQ. Et pourtant les revenus prévus en fonction de l’emploi, eux, sont à la hausse. Un échec lamentable.
Par ailleurs, des 3,4G$ d’économie prévus au niveau des dépenses fiscales, le gouvernement caquiste compte en faire 2,5 G$ grâce à l’harmonisation avec le fédéral de la taxe sur les gains en capital. Non seulement l’opposition libérale a déjà dénoncé cette nouvelle taxe nuisible pour la productivité, mais elle rappelle que cette mesure est encore loin d’être mise en place par Ottawa, d’autant plus que le chef conservateur n’a aucune intention d’aller de l’avant s’il est porté au pouvoir.
Enfin, le Parti libéral du Québec est insatisfait de l’absence de réponse à sa demande de création d’un directeur parlementaire du budget. Le plan de retour à l’équilibre budgétaire réclamé de toute urgence par l’opposition officielle a aussi été repoussé à 2025 par la CAQ.
« On a déjà reproché au ministre des Finances de porter des lunettes roses lorsqu’il fait ses prévisions budgétaires, mais,avec sa mise à jour économique d’aujourd’hui, son problème s’aggrave. Il vit dans un véritable monde de licornes. Il gonfle les revenus anticipés, procède à des coupes de 2,5 G$ et croit encore à un déficit de 11 G$. Ce n’est pas en concoctant des prévisions irréalistes que la CAQ regagnera la confiance des Québécois en matière économique. Au contraire, on provoque le déclin de la capacité financière du Québec. »
– Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances et député de Marguerite-Bourgeoys
« François Legault avait promis la prospérité, au lieu de ça, il nous livre le déclin de la capacité financière du Québec. Avec sa mise à jour économique, la CAQ nous démontre encore une fois son incompétence à bien gérer les finances publiques. Ses mauvaises décisions, ses nombreux gaspillages et son incapacité chronique à faire croître l’économie du Québec expliquent son statut de « King des déficits ». En somme, dans sa 7e année au gouvernement, la CAQ de François Legault confirme qu’elle n’aura jamais été le parti de l’économie. »
–Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle et député de LaFontaine