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La porte-parole de l’opposition officielle en matière de stratégie numérique, Madame Marwah Rizqy, la porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique, Madame Marie-Claude Nichols, ainsi que la porte-parole de l’opposition officielle pour les ordres professionnels et en matière de francophonie canadienne, Madame Kathleen Weil, ont transmis une demande pour un mandat d’initiative par la Commission des institutions concernant l’utilisation et l’encadrement des solutions de reconnaissance faciale.
Suite à l’appel d’offres récent de la Sûreté du Québec visant à acquérir un logiciel de reconnaissance faciale qui serait en mesure d’intégrer massivement des photos d’ici le 30 novembre 2020, l’opposition officielle se dit inquiète des risques de discrimination raciale et sociale qu’entrainent ces logiciels. L’arrivée de ces technologies chez plusieurs entreprises privées afin de détecter les comportements de leurs clients est également très préoccupante.
Les autorités de partout dans le monde décrètent actuellement des moratoires sur la question. Le Québec ne peut rester passif devant ces bouleversements et doit aussi agir. Le cadre actuel est nettement insuffisant et les pouvoirs de la Commission d’accès à l’information sont limités. C’est pourquoi le gouvernement doit emboîter le pas et imposer un moratoire le temps de bien évaluer les impacts de ces technologies et les questions d’éthique qui en découlent.
L’opposition officielle interpelle donc les membres de la Commission des Institutions pour qu’ils puissent saisir prioritairement ce mandat d’initiative ainsi qu’entreprendre un exercice de réflexion et de consultations d’experts concernant l’utilisation des logiciels de reconnaissance faciale.
Dans une société libre et démocratique comme le Québec, la vie privée et la protection des renseignements personnels des honnêtes citoyens sont sacrées. Il est urgent de décréter un moratoire afin d’éviter de devenir une société Big Brother.
– Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière de stratégie numérique
C’est inquiétant qu’un corps de police tel la Sûreté du Québec s’intéresse de près à une technologie extrêmement controversée de reconnaissance faciale alors que notre droit criminel prévoit ne jamais contraindre un citoyen à s’identifier, sauf si les policiers ont des motifs raisonnables de le faire et ce, sachant que cette technologie pourrait porter préjudice à certaines personnes. De nombreux rapports soulignent qu’elle demeure imprécise pour reconnaître entre autres les membres de minorités ethnoculturelles.
– Marie-Claude Nichols, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique