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24 Octobre 2023

Déclaration : Réaction au budget de l’an un du Parti Québécois


L’exercice proposé par le PQ est construit sur une série d’hypothèses qui se caractérisent par un optimisme débordant : le budget de l’an un présuppose que le Québec hériterait d’une part exagérément réduite de la dette canadienne, obtiendrait les meilleurs taux sur les marchés mondiaux et parviendrait à conclure des ententes de libre-échange avantageuses.

Le PQ tourne les coins ronds. Il sous-estime les coûts et surestime les revenus. En excluant sa part sur le paiement du service de la dette fédérale, le PQ exclut des dépenses annuelles de plus de 11 milliards de dollars, ce qui rend son exercice budgétaire chancelant.
Il prévoit également une croissance de 3,5 % des revenus de l’État dans les quatre premières années d’un Québec indépendant, ce qui surpasse l’ensemble des prévisions réalistes des principaux spécialistes du secteur financier. Cette croissance optimiste des revenus s’inscrit difficilement dans le contexte actuel, alors que les deux premiers trimestres de 2023 sont en dessous des prévisions les plus prudentes du secteur économique. Rappelons, comme l’évoquait Pauline Marois en 2005, qu’au lendemain d’un référendum, on devrait s’attendre à une période de turbulence de plusieurs années.
En ce qui concerne la dette, le Parti Québécois émet l’hypothèse que le Québec souverain serait responsable d’environ 19 % de la dette fédérale, bien en dessous de son poids démographique. Ce transfert de dette devrait par ailleurs faire l’objet d’une négociation et s’avérera raisonnablement beaucoup plus important.

De plus, l’exercice financier reste déficitaire sur l’ensemble de la période évaluée. En cinq ans, le PQ estime que le Québec ajouterait 37,5 milliards $ à sa dette en vertu de déficits annuels accumulés. Certes, un déficit budgétaire n’est pas inhabituel pour un État, mais cela entraînerait des conséquences néfastes et affecterait la livraison des services aux Québécois, surtout en raison de notre ratio dette/PIB déjà élevé.

Financièrement, le Canada offre une grande stabilité économique. Même après les déficits accumulés sous le gouvernement Trudeau, le pays est resté crédible sur les marchés financiers. En revanche, rappelons-nous que le Québec, après seulement 18 mois de gouvernement péquiste en 2012-2014, se retrouvait au bord de la décote financière avec des déficits de l’ordre de 3 milliards de dollars.

Rappelons, aussi, qu’en tant que partie intégrante du Canada, nous bénéficions du poids économique et politique de 40 millions de citoyens lorsque nous négocions des accords internationaux de libre-échange. Au lendemain du grand soir, nous serions contraints de recommencer ces négociations, avec des résultats incertains qui pourraient bien être à notre désavantage.

Le Canada fait partie de notre histoire. Il exprime une partie importante de ce que nous sommes. En tant que libéraux, nous serons toujours présents pour faire évoluer le fédéralisme de façon à promouvoir les meilleurs intérêts de notre nation québécoise.

Le Québec au sein du Canada peut déjà faire les choix qui définiront son avenir en tant que nation. Nous tirons avantage de la force économique d’un Canada qui se classe parmi les nations les plus avancées et les plus sûres au monde, notamment en matière de défense des droits et libertés individuelles et de l’innovation.

Au cours des prochains jours, nous examinerons en détail les données et les prétendues opportunités soumises par le PQ. Nous poserons des questions vitales sur ce choix de société que nous estimons légitime, mais non souhaitable.

Bien que théoriquement valable, cet exercice demeure déconnecté des besoins actuels et urgents des Québécoises et Québécois. L’inflation frappe les familles de plein fouet et les jeunes ne peuvent même plus espérer accéder à la propriété. Au Parti libéral du Québec, notre priorité demeure le nombre de dollars canadiens dans les poches des Québécois, et non pas un saut dans l’inconnu sans garanties tangibles.

Finalement, pour nous, libéraux, l’affirmation du Québec et l’épanouissement de notre langue française et de notre culture sont davantage assurés au sein de la Fédération canadienne, parce que la force économique de la nation québécoise demeure la meilleure garantie de la force de notre nation.

Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec

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