Par :
Hélène David
Porte-parole de l’opposition officielle en matière de Services sociaux, Laïcité et Condition féminine
J’ai demandé à la Commission de la Santé et des Services sociaux d’accepter de se saisir de ma demande de mandat d’initiative sur la mise en place d’une commission parlementaire non partisane sur le sujet de la santé mentale.
Les troubles de santé mentale sont en forte hausse chez les jeunes du secondaire. Le nombre d’élèves ayant un niveau élevé de détresse psychologique atteint désormais 29% et ils sont aussi plus nombreux que jamais à consommer des médicaments. Le nombre de jeunes de 6 à 20 ans ayant reçu une prescription d’antidépresseurs a augmenté de près de 50% en quatre ans.
Des actions concrètes ont été mises en place par le gouvernement libéral. Notons notamment le programme Aire ouverte, offrant des services pour la santé et le bien-être dans des endroits adaptés pour les jeunes de 12 à 25 ans. A aussi été lancé, le premier programme public en psychothérapie, accompagné de 35 M$ pour son démarrage. Et le Plan d’action en santé mentale, salué par les intervenants du milieu. Évidemment, il reste beaucoup de travail à faire, tant pour améliorer les soins que pour faire tomber les tabous entourant la santé mentale.
Un Québécois sur cinq sera touché au cours de sa vie par la maladie mentale. Quatre Canadiens sur cinq auront à côtoyer une personne atteinte de problèmes de santé mentale.
C’est donc dire que nous sommes tous interpellés par la question. Et pourtant, il existe encore de nombreuses barrières. C’est pourquoi, j’ai demandé à la Commission de la Santé et des Services sociaux de l’Assemblée nationale d’accepter de se saisir de ma demande de mandat d’initiative sur la mise en place d’une commission parlementaire non partisane sur le sujet de la santé mentale, à l’image de la Commission Mourir dans la dignité. J’espère sincèrement que mes collègues accepteront ce mandat si important.
Déjà, nous avons reçu l’appui de plus de soixante organismes de partout au Québec qui réclament, eux aussi, la tenue d’une commission non partisane et itinérante. Notamment le Mouvement Jeunes et santé mentale qui réclame des changements majeurs en matière de soins en santé mentale. Comme le Plan d’action en santé mentale 2015-2020 vient à échéance sous peu, le moment est idéal pour entamer cette discussion avec les intervenants du milieu, les organismes sociocommunautaires et les acteurs de la société civile.
Cette semaine marque la semaine de prévention du suicide. Bien que le taux de suicide ait diminué au Québec, chaque décès en est un de trop.
Il est donc primordial de poursuivre les efforts pour sensibiliser la population et outiller adéquatement les intervenants qui contribuent par leur travail à prévenir les suicides.
Les rumeurs laissent croire que le gouvernement serait tenté par la tenue d’un Forum. Choisir cette voie plutôt qu’une commission parlementaire non partisane pourrait avoir comme effet de mettre à l’écart des intervenants qui souhaiteraient s’exprimer.
Si le gouvernement nous a promis audace, ambitions et travail non partisan, je lui tends la main pour la tenue de cette commission qui profiterait d’une visibilité nécessaire pour faire avancer la cause de la santé mentale.
La rétrogradation de la direction générale de la Santé mentale au sein de son ministère ne témoigne pas de l’importance qu’elle devrait y accorder.
La ministre nous a assuré à l’automne dernier que la santé mentale était une priorité. Pourtant, son premier geste en la matière a de quoi nous inquiéter. La rétrogradation de la direction générale de la Santé mentale au sein de son ministère ne témoigne pas de l’importance qu’elle devrait y accorder. Nous espérons que le gouvernement entendra raison et acceptera notre main tendue.